La jeunesse française est coupée en deux, certains s'en sortent, d'autres non. Cette césure est le résultat d'un système social élitiste où l'école et le marché du travail servent de machines à trier. Au bout du compte, les plus faibles sont implacablement éliminés, tout en étant pratiquement exclus des aides sociales jusqu'à 25 ans. Mis à l'écart, ils tendent à déserter les urnes et à renier les fondements de la démocratie.
Il est urgent de s'attaquer aux racines du mal : l'échec scolaire et les obstacles infranchissables que dresse le marché du travail devant ceux qui n'ont pas de diplôme. Il faut aussi faire sauter les verrous de notre système politique pour que les jeunes y trouvent leur place.
Mais en attendant, nous ne pouvons pas laisser tant de jeunes sur le bord de la route. Il y a des moyens de leur offrir, sans laxisme, une deuxième chance. Si nous continuons à ne rien faire, le risque d'une déflagration du pacte républicain grandira de jour en jour.