La défense légitime de l'autonomie : tel fût le credo des universitaires des années 1970/80 dans leurs articles à propos de l'indépendance de la Banque centrale. Des théories alors convaincantes sur le papier, mais mises à mal par quelques dures réalités.
Outre le poids de la Bundesbank, la mode académique des années 1970/80 (la "révolution des nouveaux classiques"), ou du moins l'utilisation qui en a été faite, constitue l'autre élément à l'"origine de la surenchère indépendantiste du début des années 1990, au moment du traité de Maastricht".
Cette troisième partie revient donc sur la théorie monétaire des nouveaux classiques, c'est-à-dire les articles académiques des années 1970 et 1980. " C'est le fondement de notre analyse", disent les officiels de la BCE qui, au quotidien, trahissent tous ces papiers de recherche : ils ne s'en servent que pour la justification de leur indépendance, jamais dans la conduite des opérations monétaires au quotidien. Au fond, entre la position intellectuelle de ceux qui préconisaient un engagement clair des banquiers centraux dans le temps et la position confortable de Jean-Claude Trichet ("I never precommit"), il y a un monde. De nombreuses autres contradictions émergent avec la crise, qui autorisent de proposer un renouvellement doctrinal moins favorable aux banquiers centraux libres dans le poulailler libre.