Un scandale : voici comment pourrait être qualifiée l'indépendance de la Banque centrale si l'on s'en réfère aux principes d'économie politique. Une indépendance maximaliste également objectée par Milton Friedman, et vis-à-vis de laquelle aucune solution proposée par l'école de Chicago ne s'est révélée efficace.
Cette première partie est consacrée au problème de la responsabilité " démocratique " des Banques centrales et à leurs techniques très rodées de dissimulation de la terreur monétaire, de diffraction du blâme et de dépersonnalisation des débats.
La référence fréquente aux principes fondamentaux est absolument nécessaire pour conserver les bienfaits de la liberté. C'est pourquoi, cette première partie insiste sur quelques principes de séparation de plus en plus bafoués, avant de montrer quelques traductions concrètes de ces violations et leurs effets sur la poursuite de la crise. Chemin faisant, il y a toute une " novlangue " des banquiers centraux à déconstruire et quelques paradoxes à rappeler : par exemple, un taux nominal peut être haut à 0% et bas à 10%, une monnaie qui se déprécie peut être une monnaie forte, et une monnaie qui s'apprécie une monnaie faible, la déflation avance masquée et agit comme une bombe à neutrons. On s'aperçoit que beaucoup de problèmes de 2014 ont été rencontrés aux Etats-Unis vers 1932 ou au Japon vers 1997, avec toujours la Banque centrale indépendante comme principal foyer de blocages, de restrictions ou de diversions.