La fin du tout automobile est une évolution majeure de notre société et de notre mode de vie. Mais elle concerne aujourd'hui seulement une fraction de la population.
Pour les habitants des grandes villes, l'automobile est une contrainte et une nuisance. Pour la majorité des Français, qui vit dans les petites villes, les zones périurbaines et les campagnes, qui n'a pas ou peu accès aux transports en commun et à de nombreux services de proximité, l'automobile est indispensable.
Cette France périphérique vit la stigmatisation de la voiture, l'empilement des taxes, des contraintes et des contrôles comme une violence, un mépris de classe et une profonde injustice.
La limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire est ainsi non seulement une mesure à l'efficacité contestable, mais elle cible de fait uniquement la France périphérique.
La guerre idéologique menée contre la voiture depuis des décennies est dangereuse, socialement comme politiquement. Elle s'affranchit souvent des faits et creuse la fracture territoriale et sociale qui mine le pays. Pourtant, comme le montrent les stratégies menées avec succès dans plusieurs pays, d'autres modèles sont possibles.