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Interview : l’incroyable Coralie Caujolle revient avec un cosy mystery réjouissant !
Aussitôt son doctorat en littérature anglaise obtenu, Coralie Caujolle s’est échappée de l’université pour courir dans les prés comme Laura Ingalls (version jean et bottes en caoutchouc). Elle partage sa vie entre Toulouse, sa ville natale, et l’Ariège. Quand elle n’est pas occupée à couvrir les crimes de son chat, elle trouve le temps d’écrire des histoires mêlant mystère, humour et tendresse.
Découvrez-en plus au sujet de Coralie Caujolle dans cette interview !
Qu’est-ce qui vous a amenée à l’écriture ?
Enfant, j’aimais beaucoup le dessin animé Les Quatre Filles du docteur March, notamment le personnage de Jo. Elle était impertinente, grimpait aux arbres… et elle écrivait un roman. J’adorais les livres, donc si c’était ça, être écrivain, alors banco ! J’avais trouvé ma vocation. Je n’en ai jamais démordu depuis mes sept ans.
Votre nouveau roman C’est la mort à la plage paraîtra fi n juin 2024. Pouvez-vous nous le présenter en quelques mots ? La question de la loyauté est au cœur du roman. Jusqu’où peut-elle nous pousser ? Comment concilier loyauté et respect de soi ?
Victoire aime profondément son frère, Elias, mais pour avancer, elle a fait des choix qui l’ont éloignée de lui. Et alors qu’elle brille dans son métier, elle revient à Dorville accueillie comme l’enfant prodigue, car les étiquettes résistent au temps. Victoire est une héroïne aussi touchante qu’intrépide. Je ne lui facilite pas la tâche en la confrontant à deux meurtres en deux jours ! Mais elle est pleine de ressources et de répartie. Ce séjour, qui l’oblige à faire face au passé et à se pencher sur sa propre évolution, est l’occasion de découvrir bien des choses à propos de ses proches… et de chanter du Niagara !
" Sous une apparente légèreté, le roman populaire permet de rendre audible certains messages. "
Dans cette histoire à l’ambiance faussement feel good, dans le cadre estival d’une petite ville côtière, certains sujets parfois plus sensibles et profonds se laissent entrevoir…
Je ne sais pas communiquer autrement (ou si j’y suis forcée, je trouve ça très ennuyeux). Dans mon quotidien comme dans l’écriture, même si j’aborde un sujet grave – ou plus encore lorsque j’aborde un sujet grave –, il faut que je trouve une réplique, un bon mot, pour dédramatiser la situation, la mettre à distance, et ainsi la rendre plus acceptable.
Dès le titre du roman, on note une pointe d’humour. Est-ce un trait de caractère qui vous défi nit particulièrement ?
Je pense que c’est la grande force du roman populaire. Sous une apparente légèreté, il permet de rendre audible certains messages. Je ne transige pas avec mon propos, mais comme en pâtisserie, il s’agit d’une question d’équilibre entre les saveurs, si je puis dire. C’est la mort à la plage aborde des thématiques comme le deuil ou la violence systémique, mais elles s’inscrivent dans une intrigue qui mêle mystère, rire, drame et aussi beaucoup de tendresse
Tout comme votre précédent roman Bienvenue aux Bergeronnettes, votre nouveauté C’est la mort à la plage entre dans la catégorie des cosy mystery : est-ce le genre dans lequel vous trouvez la plus grande liberté d’expression ?
Je ne me sens jamais cloisonnée, car j’attache peu d’importance aux étiquettes et aux cases. Mais le cosy mystery est un terrain de jeu formidable, car il se prête à toutes les situations, à tous les sujets. On peut partir de quelque chose de léger, qui porte à sourire (je pense à la « quiche fatale » de M.C Beaton) ou d’un crime plus sordide, pour explorer les motivations, les griefs, les blessures de chaque personnage, et aborder des thèmes complexes, l’air de rien. Encore une fois, l’apparente légèreté… Que j’écrive une comédie ou un cosy mystery, c’est plutôt cela qui m’offre une grande liberté : qu’on ne se méfie pas de moi !