Des confins du désert au coeur de la mangrove, les hommes cherchent l'ombre des arbres qui leur prodiguent nourriture, habillement, mobilier et parfois logement, et surtout remèdes.
Au sommet de la hiérarchie végétale, les arbres fournissent de quoi fabriquer les onguents, pommades, décoctions, bouillies, purées et autres philtres que les hommes ont su inventer au fil des générations pour se soigner. Forts de cette observation, les scientifiques se sont mis à étudier les vertus de ces arbres, parfois vénérés, pour en distinguer les principes actifs et en faire bénéficier la pharmacopée moderne. À travers Les Arbres guérisseurs, l'auteur déroule l'histoire de ces arbres qui ont marqué la médecine, tels le quinquina à l'origine de la Nivaquine, l'un des premiers remèdes contre le paludisme, l'if dont on extrait aujourd'hui le taxol pour soigner certains cancers, le saule qui cache dans son écorce le principe de l'aspirine, et d'autres encore, très employés en médecine traditionnelle, mais parfois inexploités par les scientifiques.
D'Europe en Amérique, d'Afrique en Asie, suivons Jean-Luc Ansel dans son tour du monde pour découvrir des essences aux noms qui font rêver - l'arbre aux quarante écus, le platane du Sénégal, le myrobolan ou le remocaspi - et voir autrement les arbres et les buissons de nos contrées : le chêne, le bouleau, l'acacia, le hêtre, l'aubépine...
Précis dans ses descriptions, bien documenté, l'ouvrage fourmille de traditions et d'anecdotes. On apprend ainsi que Mao dut peut-être sa force et sa longévité aux feuilles de ginkgo biloba qu'il consommait quotidiennement sous forme de tisane.
De très belles photos accompagnent le texte, car si ces arbres guérissent, c'est peut-être aussi parce qu'ils sont beaux et vivants, tout simplement.