Entre les perspectives générales que Jean Moussé a évoquées dans son ouvrage précédent Fondements d’une éthique professionnelle, et la singularité des décisions dont les enchaînements et les combinaisons constituent la trame de l’activité financière, industrielle et commerciale, une analyse intermédiaire est nécessaire. Il y a loin, en effet, des visions globales aux décisions quotidiennes d’un chef d’entreprise à la veille de déclencher une OPA ou du directeur d’un supermarché agressé par le dumping d’un concurrent voisin.
La complexité des paramètres à prendre en compte rend caduque toute casuistique.
Quand un décideur s’ouvre à la compréhension du marché mondial, il s’intéresse évidemment à ce qui, dans ces dimensions, concerne directement la société dans laquelle il assume une responsabilité. De même, un maire ou un directeur d’usine de pâte à papier ne considèrent pas les questions de l’environnement des mêmes yeux. Cela signifie que les considérations générales ont besoin de s’inscrire dans des considérations intermédiaires avant de prendre corps dans une décision pratique.
Comme les différents éléments n’interfèrent pas avec la même intensité au cœur de chaque décision et qu’il est impossible de les étudier tous, six champs d’activité, volontairement très divers, sont proposés à la réflexion des lecteurs :
- finances ;
- fabrication et vente d’armes ;
- nouvelles techniques ;
- concurrence ;
- publicité ;
- écologie.
Les observations de ce second ouvrage prennent tout leur sens en référence au premier et dans une soumission à des réalités toujours plus complexes que les modèles simplificateurs qui peuvent cependant les éclairer. Le dernier mot, en matière d’éthique comme en toute autre, reste à celui qui doit agir, seul responsable de ses décisions.