Le droit du travail apparaissait traditionnellement comme l'instrument privilégié du progrès social, le moyen de diminuer le nombre des emplois précaires, de reconstituer la collectivité des travailleurs, de concilier dans entreprise l'ordre et les libertés. Les "lois Auroux", du nom du ministre du travail de 1981, ont illustré cette tendance. L'apport de ces lois n'est plus sérieusement contesté et les employeurs ont su en faire un bon usage. Aussi bien sont-elles toujours, avec quelques amendements, en vigueur.
Mais, de plus en plus, le droit du travail est perçu aussi comme une entrave ou un adjuvant à l'efficacité économique de l'entreprise, une source de flexibilité ou de rigidité. Cet aspect du droit du travail peut d'autant moins être négligé que les entreprises françaises sont exposées à une concurrence accrue dans le cadre du marché unique européen et d'une économie mondiale.
Un courant plus libéral et favorable à l'adaptation des entreprises est ainsi apparu avec, notamment, la loi dite quinquennale du 20 décembre 1993. La tendance actuelle est d'ouvrir largement la négociation collective à l'application de principes généraux définis par la loi, quitte à reprendre certaines des dispositions conventionnelles, pour les généraliser, par la voie législative, ultérieurement. Tel est le cas de la loi dite Aubry sur la réduction du temps de travail du 13 juin 1998 qui a préparé celle du 19 janvier 2000. La présente édition, à jour au 15 juillet 2000, permet de saisir cette évolution.
Ce livre, rédigé dans un langage simple et évitant les débats théoriques, s'adresse à tous, dirigeants et salariés, qui souhaitent connaître et maîtriser les règles du nouveau droit du travail. Il sera également utile à tous ceux qui, tels les élèves du CNAM, veulent acquérir une bonne formation dans ce domaine clé de la vie professionnelle.