Ainsi posé, le problème de la conscience artificielle prend place dans un champ largement pluridisciplinaire et la solution constructible ne semble pas évidente.
L'émergence du sens apparaît, comme produit par un processus double : une forme émergente de caractère strictement calculatoire valant pour la chose du monde à représenter, et l'interprétation de cette forme par la génération d'une autre typiquement expressive valant pour l'appréhension située et significative de la première. Ce processus double, qui étend dynamiquement la sémiotique triadique, se stabilise un instant avec la concordance des formes engendrées, comme un système dynamique loin de l'équilibre, dans une certaine réorganisation réalisée sous la conduite d'entités prégnantes propres au système et formant sa culture.
L'auteur utilise un modèle basé sur des espaces de formes ayant des caractères générateurs. Pour réaliser effectivement le système, il présente une architecture typiquement adaptative qui utilise de vastes organisations d'agents logiciels avec capacité de reproduction, lesquelles organisations seront réifiées par des réseaux neuromimétiques, dans un processus bouclé.
L'étude des systèmes adaptatifs générant intentionnellement du sens est utile pour l'Informatique, qui y trouve un nouveau champ de problématique, et nécessaire à l'investigation de l'esprit. Elle permet la validation d'hypothèses de construction, de fonctionnement et d'évolution de systèmes organisationnellement complexes. Ces hypothèses peuvent utilement être mises en relation avec les caractères de l'esprit humain, ce que l'observation neurobiologique ne réalise pas directement et ce que le discours philosophique ne fait que poser en termes existentiels.
Philosophes, psychanalystes, neurobiologistes, biomathématiciens, sociologues, informaticiens – chercheurs et étudiants en intelligence artificielle, sciences cognitives –tous trouveront dans cet ouvrage, matière à réflexion.